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L’histoire d’une famille et l’accès aux origines

L’histoire d’une famille et l’accès aux origines

Qui aurait pensé que les histoires de familles lointaines du passé impactent autant notre quotidien ? Selon la bible Dieu « punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération ! » - Exode 34 : 6, 7.

Pour moi cela signifie que les actes et les événements vécues par les parents, les grands-parents, et l’arrière grands-parents, jusqu’au troisième ou quatrième génération peuvent impacter les décisions, les comportements et la personnalité de leurs descendantes. 

La généalogie : une passion remplie de surprise

Cet été, toute par hasard, toute une partie de l’histoire de ma famille « a tombé » sur moi soudainement. Cela m’a amené de devenir une passionnée amateure de la généalogie au point que j’ai découverte plusieurs éléments du passé resté jusqu’ici dans l’ombre.

Pourtant j’ai pensé de bien connaitre ma famille au moins jusqu’aux arrière-grands-parents. Et je me suis trompée. Grace à une chercheuse, j’ai appris l’histoire de mon arrière- arrière-grand-père. Et cette histoire fut complétement inconnu pour moi. J’ai découvert un arrière-arrière-grand-père, haut fonctionnaire dans un département provinciale de la Monarchie Austro-Hongroise. Il était conservateur, dévoué à son office et fidèle à son roi. Même après la chute de la Monarchie austro-hongroise, après la première guerre mondiale, il était le leader local de la "ligue masculin pour la saint-couronne", une association dont l’objectif était la restauration de la monarchie et la famille Habsbourg. Mais ce dernier n’était pas encore là plus intriguant pour moi.

Odon Palasovszky, source : Kaleidoszkop haz

Odon Palasovszky, source : Kaleidoszkop haz

« Ödön Palasovszky »

Ceux qui m’intrigue le plus dans cette famille aujourd’hui, c’est la figure de mon arrière grand-oncle Ödön Palasovszky l’unique frangin de mon arrière-grand-mère avec qui ils étaient des orphelins. Ödön fut l’un des personnages majeurs mais controversée de l’avant-garde en Hongrie. Il vivait et travaillait dans les années 1920’s. Il était un poète rebêle, un homme de théâtre, un metteur en scène, chorégraphe et professeur de danse moderne. Plus tard il est devenu également céramiste.

Cette personnalité m’interroge encore aujourd’hui, car dans ma famille je n’ai jamais entendu de parler de lui en famille, alors qu’il faisait partie de l’entourage proche de mon père jusqu’à son décès en 1980.

 Pourquoi ? L’oncle Ödön a ouvert un « théâtre ouvrier activiste » nommé « l’âne vert » en 1925. La majorité des spectacles ont été interdit par la police avant de la première présentation. Sa manifeste artiste a créé un énorme scandale en 1922. Mon arrière-arrière-grand-père, conservateur et royaliste était toujours très opposé du mariage de son fils avec la sœur d’un poète rebel qui provoquait sans arrêt des scandales et était considéré comme « communiste ». Trés probablement l’oncle Ödön fut l’un des raisons de divorce de mes arrière-grands-parents. Et une divorce vers 1930 avec trois enfants à bas d’âge dans une famille très catholique et noble n’était pas une mince affaire. Dans les années 1950’s, Ödön était négligé par les communistes aussi, car il était considéré comme « poète bourgeois ». Il travaillait pendant les dix dernières années de sa vie comme jardinier et il a commencé à récolter des prix littéraires seulement trois ans avant son décès. Ma grand-mère, communiste de conviction, l’a considéré comme un « élément » bourgeois et dangereux pour l’éducation de mon père. Un vrai secret de famille que même la génération de mon père ne pouvait pas ignorer. 

L'arrière-grand-mère, Olga Palasovszky, en tenue traditionelle de la noblesse de son pays (mais quel pays?)

L'arrière-grand-mère, Olga Palasovszky, en tenue traditionelle de la noblesse de son pays (mais quel pays?)

Le mystère sur les origines polonaise ou balkanique de la famille Palasovszky

L’origine de la famille Palasovszky est un nouveau mystère pour moi. Selon la légende familiale « Palasovszky » est une famille noble polonaise. Hélas, il y eu un petit doute sur les origines polonaise. Je voulais connaitre les origines familiales des Palasovszky. Ce patronyme n’existe plus en Hongrie, actuellement, j’ai trouvé aucune personne sur internet qui est vivante et se nomme ainsi en Hongrie. J’ai vérifié la liste des familles nobles polonaise, mais il n’y avait pas de famille noble polonaise nommé Palasovszky sur la liste.

Un arrière-arrière-grand-père Palasovszky découvert

Lors de ma recherche auprès des ancestres « Palasovszky », j’ai eu beaucoup de chance. J’ai trouvé une biographie complète du père de l’Ödön qui s’appelait également « Ödön Palasovszky »

Il fut un horloger célèbre de 19ème siècle en Hongrie. Il a appris son métier en Suisse et il a fondé le syndicat des horlogers en Hongrie. Ensuite, mon arrière-arrière-grand-père a également écrit plusieurs livres sur les horloges entre 1890-1904 et a fondé une école pour former des horlogers à Budapest. (Il organisait aussi un théâtre amateur à côté de ces activités). Cette biographie était tellement complète, que j’ai appris que son père arrivait en Hongrie à l’âge de 10 ans avec sa famille en 1834. D’où venait cette famille en 1834 vers le sud de la Hongrie ? 1830-1831 fut l’époque de l’insurrection polonaise et l’empire des Habsbourg accueillait des nombreux émigrés.

Ceux qui est inconfortable que sur la liste de noblesse polonaise il n’y pas eu de famille Palasovski. J’ai vérifié sur les réseaux sociaux : en Pologne, aucune personne vivante à nos jours ne porte pas le patronyme « Palasovski » ou similaire. Sur les applications généalogique "Geni" ou "Myheritage", qui donne trés souvent des résultats concernant les ancestres, la famille « Palasovski » ne donne aucun résultat non plus. Par contre, j’ai trouvé un nombre de personnes limité en Macédoine et en Ukraine qui se nommait « Palasovski » ou « Palashevski ». Les macédoniens sont d’originaire de « Bitola » ou « Monastir » (en grecque), une ville créée pendant l’empire ottoman qui était la deuxième plus grande ville de l’empire ottoman en Europe, une ville frontalière avec la Grèce.

Est-ce que finalement cette famille viendrait de sud de Balkan au lieu de venir de la Pologne ? Ou bien sont-ils issus d’une famille noble de la Galicia une région frontalière entre l’Ukraine et la Pologne avec une population mixte ?

Certes, avoir des « origines polonaises » était bien plus glorieuses dans les années 1800’s que des origines balkaniques. De plus, avec le patronyme Palasovszky, la famille pouvait passer pour des nobles polonais facilement, car la Hongrie a accueilli beaucoup de nobles polonais qui ont participé à la révolution hongroise en 1948. Hélas en 1830, il y a eu également une guerre de l’indépendance en Grèce contre l’empire ottoman. La Grèce a réussi obtenir son indépendance pour une partie de son territoire en 1830, mais l’insurrection a été étouffé par les turques au nord, notamment en Macédoine et Thessalonique. Est-ce que les Palasovszky ont battu contre les ottomans et c’était la raison de leur départ ?  Difficile de savoir deux-cents ans plus tard. Néanmoins, la tenue traditionnelle que mon arrière-grand-mère portait sur les photos autours de 1920 ne ressemble pas à une tenue polonaise. Et physiquement aussi ils étaient plus de sud que du nord, les Palasovszky était des bruns avec des yeux foncés et non pas des blondes aux yeux bleus.

Les origines de la famille Palasovszky reste un mystère…

Peut-être un test ADN pourrait dire si cette famille avait des origines de Balkan de sud. La recherche dans les archives macédoniennes de l’acte de de mon arrière-arrière-arrière-grand -père né vers 1824 pourrais également permettre à répondre avec certitude à cette question. 

Les secrets de familles sont intrigants. L’histoire de la famille Palasovszky illustre bien à quel point les secrets de famille peuvent intriguer la sorte d’une famille pendant quatre voire cinq générations.

L’inconscient collectif, est un concept de psychologie analytique de Carl Jung, selon lequel certains instinct et connaissance vient d’un savoir collectif de l’humanité. Je ne m’identifie pas à 100% à cette théorie, mais je pense qu’il existe une transmission culturelle dans des familles via l’éducation, la culture et le mode de vie génération après génération. Ainsi un secret de famille peut impacter la vie de trois-quatre génération successive.  

Connaitre ou non ces origines biologiques

Bien évidemment être née de donneur inconnu lors d’un PMA est une situation différente que je viens de présenter. Entre les donneurs et sa descendance via la PMA, il n’existe pas de transmission culturelle, car il n’y pas de lien éducatif et culturel. Par contre, je crois, que le fait d’être issue d’un PMA couvre déjà une situation familiale bien souvent secrète et bien évidemment il peut y avoir des questions intriguant concernant le donneur.

Si l’histoire d’une « famille ordinaire », comme les Palasovszky, cachent autant de secrets aussi intrigants, dans ce cas, j’imagine à quel point la situation des personnes nées d’une PMA avec un donneur anonyme doit être intrigante ? Même s’il n’y pas de transmission éducative, il existe une série de questions que ces enfants ne peuvent pas répondre : « quels étaient les motivations du donneur pour faire un don ? », « Comment il est ? », « Qui sont les demi-frères et sœurs ? » « Quels était ses bonnes et mauvaises qualités transmises ? » « Quels sont ces maladies ? ». Sincèrement, ce sont des questions assez nombreuses et lourdes. La demande de l’accès aux origines reste pour moi une demande légitime.

Pour finir ce sujet complexe en beauté, voilà un poème de l’arrière-grand-tonton Ödön Palasovszky, poète oublié injustement. C’est moi qui a fait la traduction.

Ödön Palasovszky : La tristesse marche

(1968 – édition Magvető, Budapest
Traduction : Eva Dupont d’Óhíd)

Marche, marche la tristesse,
Baissante la tête,
Il ne voit pas, il n’entend pas.

Il ne voit pas non plus les papillons turquoises,
Il n’entend pas non plus les gorges rouges des oiseaux,
Il tapote avec son pieds les lumières lumineuses.

Comme il est échevelé,
Comme il est seul,
Même sa cravate est défaite,
Il marche, il chemine.

ll traverse la pleine nuit de la lune,
Il traverse la perle du matin,
Il emporte avec lui des feuilles d’arbre,
Les aventures de l’été se trainent.

Et mon cœur est rempli de tristesse.

Dans le manteau de mon destin, la tristesse marche
Paysages automnales brumeux s’en vont,
Les jardins ne vont aucunement s’embrasser.
Les Crocus n’oseront pas fleurir,
Mon cœur est rempli de chagrin.

Ainsi ruisselle,
Ainsi marche,
Ainsi ondule dans le temps léger,
Ainsi avance la tristesse.

Et puis tu arrives de la montagne,
Tu viens au pré dans ta robe à fleurs –
Et puis la tristesse s’arrête.

« Comment ça va, toi ? »
Tu lui dis
« Pourquoi, cette tête d’enterrement ? »

Et tu caresses la tristesse.

Alors la tristesse s’arrête,
Les paysages enflammés s’allument,
La tristesse commence à sourire
Et disperse dans un sourire.

Les prés se verdoient en vert
Les crocus fleurissent.

Mon cœur n’est plus rempli de chagrin.

Ödön Palasovszky : Ballag a szomorúság

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