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Je vous avoue sincèrement que j’ai été très touchée par le décès de Oksana Chatchko, l’une des fondatrices de FEMEN. Il faut que je vous avoue, qu’au début en manque de connaissance je ne me reconnaissais pas dans l’idéologie du mouvement FEMEN. Mon opinion a changé petit à petit ce dernier temps surtout à cause de l’intervention de ce groupe en faveur de la PMA pour toutes.

Probablement je ressentais tellement empathie car je sais ceux que c’est d’être une femme seule d’origine étrangère en France. D’ailleurs, je pense que j’en ai déjà fait un article l’année dernière sur ce sujet.

 

Être une femme et étrangère en France ou bien « Une chanson tardive »

 Je sais ceux que c’est de vivre seule loin de son pays et de sa famille. Et probablement pour Oksana cette distance a été accentué par son statut de réfugié politique qui ne lui permettait pas de retourner dans son pays.

Je peux également comprendre à quel point c’est une expérience unique et profonde d’être une vraie artiste. Une artiste qui s’enferme parfois dans son monde à elle, dans un monde qui est très loin de « notre monde quotidien » si matérialiste et si pragmatique. Une artiste qui est capable d’aller très-très loin dans son extase de création dans laquelle tout peut sembler « d’être faux ». Dans ces moments de création il est important d’avoir une (des) personne(s) qui ramène l’artiste vers cet « autre monde » si pragmatique et si cruel. Oksana, pendant ces moments critiques visiblement tu n’avais personne à tes côtés pour t’épauler.

Oksana, je ne t’ai pas connu, mais je regrette vivement de ne pas pouvoir t’aider. Oksana, le monde est en train de souvenir de toi comme une femme courageuse et militante pour le droit de la femme. Mais je voudrais également rendre hommage à l’être humaine que tu étais avec tes peines, tes souffrances, tes joies. Tu avais encore la vie devant toi. Tu aurais pu encore aimer, tu aurais pu être heureuse, avoir des enfants et influencer notre monde si cruel et si injuste avec ton art et ton engagement.

Et excuse-moi, si j’utilise cette occasion pour dire certaines généralités à partir de ta situation. Il y a tant de femmes qui sont dans des situations proches de la tienne : toute seule dans un pays qui n’est pas le sien. Et avec les sentiments qu’elles n’arriveraient jamais à s’intégrer dans ce pays ni professionnellement, ni socialement ? Oui c’est encore et toujours ce « maudit problème » d’intégration qui pose un problème quand on est une femme étrangère en France. Car c’est une situation difficile à vivre. Je connais aussi plusieurs femmes dans mon entourage, qui écrivent des poèmes car elles se sentent si attirées par la profondeur au-delà du balcon du huitième étage. Cela fait bientôt 20 ans que j’observe dans mon environnement « la vie et les souffrances des femmes hongroises de Paris ».

Que dire de plus ? Que je ressens beaucoup d’empathie avec ces femmes et j’aimerais tellement pouvoir les aider. La dépression est une maladie. Mais cette maladie peut-être très bien contrôlée à nos jours si la personne est bien entourée. Certains facteurs environnementaux aggravent cette maladie. Et ces facteurs sont omniprésentes dans la vie des femmes étrangères qui vivent seules en France ou qui sont enfermés dans un couple qui ne fonctionne plus.

Car

Oui, il est injuste d’être refusée de façon récurrente lors des entretiens d’embauches par des hommes dans un secteur d’activité masculin car nous sommes des femmes et en plus des étrangères.

Oui, il est injuste aussi de ne pas pouvoir rentrer dans son pays natal avec ses enfants quand on est une femme d’origine étrangère qui n’a pas le moyen pour mener une vie indépendante sans son mari en France. Et quand nous sommes dans ce pays de notre propre gré juste par amour avec la bonne volonté en laissant tout derrière soi.

Oui, il est injuste de ne pas pouvoir louer un appartement en France quand nous n’avons pas un contrat en CDI et il n’y pas de famille ni d’amis pour porter garant.

Oui, il est injuste de ne pas pouvoir devenir mère en tant que femme seule, car la vie profesionelle est trop dure quand nous sommes coincées professionnellement sur un marché de travail rigide dans un secteur d’activité en crise.

Oui, il est injuste aussi d’être licenciée ou mise au placard ou ne pas pouvoir évoluer à cause de son projet de maternité.

Tellement de situations fragiles et injustes que je perçois dans le quotidien autours de moi. Des situations contre lesquels Oksana et ces amies FEMEN se révoltaient toujours… Oksana je penses de te connaitre sans t’avoir connu. Je ressens beaucoup d’empathie envers toi et une grande tristesse à cause de ta disparition.

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