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Le grand pique-nique annuel des MAMASOLOSLe grand pique-nique annuel des MAMASOLOS

J’ai fait une formidable découverte il y a quelques semaines : j’ai appris l’existence de la communauté des Mamasolos composées d’environs 200 femmes partout en France, Belgique et en Suisse. C’est ma copine, Stéphanie, qui est Mamasolo et ma voisine qui m’a parlé de cette communauté donc elle fait partie depuis un moment. Au début, je me suis inscrite timidement et ensuite la semaine dernière, j’ai participé à une première réunion qui a tenue chez l’une des Mamasolo à Paris.

Le pique-nique a été prévu pour un samedi midi de l’été dans un beau parc historique au sud de Paris. Je suis arrivée parmi les premières et sur le chemin, j’ai croisé l’une des mamas solos et sa petite choupinette. J’ai fait leurs connaissances pendant le déjeuner la semaine précédant. Nous avons rapidement rejoint les autres, parmi celles j’ai déjà rencontré plusieurs la semaine précédant. Au début nous étions 6-7 femmes et environs 10 enfants. A côté de nous, un groupe de pique-niqueurs avec des femmes, des hommes et des enfants. Dans notre groupe il y avait uniquement des femmes et des enfants. Une fois un couple avec deux enfants ont essayé par erreur de nous rejoindre, mais ils sont venus pour le groupe voisin...On les a orientés en rigolant « ils ne sont pas venus pour nous, car l’homme le plus âgé dans notre groupe a 7 ans… ».

Plus tard, d’autres femmes sont venues nous joindre chacune avec ses enfants. Nous étions une vingtaine de femmes avec une trentaines d’enfants : certaines ont eu deux enfants toutes seules…Toutes les femmes présentent - à l’exception de moi – étaient déjà mère et leurs enfants avaient au moins 3 ans. La semaine dernière il y avait trois bébés avec nous, mais les Mamans des bébés habitent loin et elles ne pouvaient pas faire un trajet long sous la chaleur d’été.

Une bonne partie des Mamasolo se connaissent déjà, car elles sont sur ce forum depuis la naissance de leurs enfants. Beaucoup d’enfants avait autours de 3-4 ans. Les enfants sont gentiment partis pour jouer ensemble et se maquillait le visage et le corps avec l’aide de Pénélope, la plus âgée des filles (environs 11 ans). L’avantage de cette communauté que les enfants peuvent se rencontrer et comprendre qu’il existe d’autres enfants avec le même parcours de vie (sans Papa à la naissance).

Au début il y eu des moments, où je me sentais seule et pas très sure de moi. Pourtant plusieurs d’entre elles m’ont déjà reconnu, car j’ai participé à un reportage du journal télé de vingt heures. Ensuite, j’ai discuté d’abord avec mes voisines et puis les gens se sont ouverts et nous avons eu des discussions très intéressants.

Ma voisine de gauche était une institutrice qui venait de Sud-Ouest pour faire un long week-end à Paris et participer au pique-nique. Elle est partie en Espagne pour faire ces deux enfants par insémination. Elle habite dans un tout petit village et elle est institutrice dans une autre commune. Malgré cela être Mama solo ne lui pose pas de problème dans sa quotidienne. Une bonne partie des personnes dans son entourage sont au courant de son parcours. Lors de sa première grossesse certains rumeurs ont couru : « elle s’est faite lâchement abandonnée par son copain ». Ensuite, lors d’une deuxième grossesse toute seule, elle a communiqué clairement concernant son parcours et cela a coupé court les rumeurs. Je vois une femme très joyeuse et épanoui avec ces petits de 2 ans et 4 ans. Pendant le pique-nique, ces deux enfants sont venus pour demander un câlin et elle a répété avec patience : « une maman pour deux enfants, soyez patients, mes chéris il faut partager Maman ».

Un peu plus tard, une jeune femme trentaines, appelons Amélie, est arrivée avec ces deux enfants de 4 et 6 ans. Elle vit à Berlin en Allemagne depuis une 15aines d’années. Ces enfants parlent surtout l’allemand.

Elle fait partie de la communauté des Mamasolos allemands. En Allemagne - contrairement à la France, qui interdit clairement la PMA pour les femmes seules - il existe un vide législatif au sujet de la maternité célibataire par choix. Dans ce pays, la loi n’interdit pas, mais ne l’autorise pas non plus. D’ailleurs, elle a participé avec une 15aines d’autres femmes dans la rédactions d’un livre de témoignage écrit par les Mamasolos de leurs histoires.

Elle m’a raconté son histoire : elle a réalisé très jeune (vers 29 ans) qu’elle avait un très fort désir d’enfant et au lieu de rencontrer un homme elle a décidé de rencontrer un « donneur de sperme ». Elle a trouvé un donneur sur Internet, qui est venu à leur premier rendez-vous avec un gros dossier médical. Cet homme a devenu donneur par conviction pour aider les femmes gratuitement. Elle a fait des fécondations artisanales et cela a marché quasi immédiatement. Quelques années après, elle a eu son deuxième enfant avec le même donneur. Les enfants connaissent leurs « géniteur » ils vont tous les trois rencontrer ce monsieur, qui habitent 150 km de chez eux, une fois par ans. Avant engagé des démarches un contrat de confiance (non-écrite) est installé entre Amélie et le donneur. Car à nos jours, vu le vide législatif en Allemagne, il n’est pas possible de faire ce type de contrat devant un notaire afin de préciser premièrement que le « papa biologique » renonce de tous les droits de garde d’enfants et deuxièmement que Amélie ne va jamais demander au donneur une pension alimentaire. Pour le moment, cette relation passe très bien et les seuls contacts que Amélie a avec cet homme sont des rencontres annuelles initiées par elle. Quand elle pense au donneur, elle ressent une reconnaissance importante, parce qu’il lui a permis de façon complétement généreuse d’avoir ces deux merveilleux enfants.

Les enfants d’Amélie ont l’air heureux, ils adorent le sport qu’ils pratiquent souvent en famille avec leurs mamans. Amélie a retrouvé un compagnon il y a deux ans avec qui elle n’habite pas sous le même toit, chacun a ses enfants et son appartement. Par contre elle habite dans une collocation avec d’autres familles avec enfants. Cette mode de vie l’aide, car elle est bien entourée. Si elle a un programme prévu, elle peut demander ces colocataires de garder ces enfants.

Nous avons longuement discuté avec Amélie concernant les études sociologiques sur la maternité solo et concernant les raisons qui poussent les femmes pour choisir la maternité en célibataire. Elle m’a expliqué qu’il existe deux groupes des Mamasolos en fonction des raisons pour lesquels elles ont choisi d’assumer leurs maternités en solo. Le premier groupe inclut les femmes qui aiment bien vivre seule et malgré cet attachement au célibat elles ont un désir d’enfant très fort. Pour elles, le deuil de faire des enfants en dehors d’un couple n’est pas très important.

Le deuxième groupe est composé des femmes, qui auraient beaucoup aimé rencontrer un prince charmant, mais à l’approche d’une âge critique elles sont lancées toute seule dans la maternité. Pour ces femmes, d’abord il faut faire le deuil de « couple traditionnel » pour avoir une maternité célibataire.

Après une petite discussion avec les filles concernant « les deux groupes » sur le forum, il relève, que les choses sont bien plus complexes et certaines femmes ne se reconnaissent pas tout à fait ni dans le premier, ni dans le deuxième groupe. Beaucoup de femmes ont des raisons diverses pour choisir la maternité en solo.

Néanmoins, selon les discussions que j’ai eues, la majorité des femmes appartient au deuxième groupe, c’est-à-dire qu’elles auraient bien aimée avoir un enfant dans un couple et le passage à une maternité solo a été un acte longuement réfléchi pour elles.

Qui sont les femmes qui font ce parcours ? Il y a une vraie diversité des profils socio-professionnels, néanmoins on peut conclure qu’il s’agit des femmes de classe moyenne et voir classe moyenne supérieur : des employés, des cadres et des fonctionnaires. J’ai discuté avec plusieurs femmes qui était très diplômées au moins bac+5, certaines avait un doctorat.  Néanmoins, on retrouve beaucoup d’enseignantes ou femme exerçante un métier en relation avec des enfants : institutrice, éducateur, professeur. Elles ont entre 30-40 ans au moment de se lancer.

La majorité ne souhaiterais pas témoigner dans la presse, même de façon anonyme. Elles considèrent que cette histoire est intime et n’appartient que à elle et à leurs enfants. Cela ne regarde pas les curieux. Et puis, elles ne veulent pas exposer leurs enfants à la médiatisation. Plusieurs d’entre elles ont exprimé leurs estimes, car elles n’auraient pas pu exposer en public à la télévision, comme moi.

La majorité d’entre elles, ne sont pas dans l’état d’esprit de se mobiliser pour leurs droits : en partie car une fois elles ont réussi d’avoir leurs bébés, elles ont le même traitement et les mêmes droits en France, que tous les autres parents isolés. D’un autre côté elles sont suffisamment occupée pour élever leurs enfants toute seule…

Comment elles sont devenues Mamans ? Avec des inséminations ou des FIV à l’étranger. Parmi les filles avec qui j’ai pu discuter il y en avait qui sont parti en Espagne, en Belgique et plusieurs au Danemark. Au Danemark il est possible d’avoir un donneur ouvert et donc l’enfant peut éventuellement contacter son « donneur biologique » à 18 ans.

Les mamans qui ont choisi de devenir mère solo ont fait un choix courageux après un long parcours de réflexion.

Si vous êtes dans un parcours de bébé seule ou vous êtes déjà Mama solo par choix, vous pouvez me contacter par email : icimamasolo@laposte.net et je vous expliquerais comment entrer en contact avec la communauté des Mamans solos.

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