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PMA : Le grand débat – l’oeuvre de Bénédicte Flye Saint Maire

Pourquoi j’ai aimé le livre de Bénéducte Fye Saint Marie ?

Premièrement, car il s’agit d’un ouvrage très complet pour présenter la définition, l’histoire, l’évolution de la législation française et la situation dans les autres pays européens. Saviez-vous qui était John Hunter chirurgien anatomiste et qui a aidé un jeune homme marié qui souffrant de l’infertilité ?

Deuxièmement, c’est un ouvrage, qui reste dans la neutralité en présentant les arguments des deux côtés pour et contre l’élargissement de la PMA pour toutes les femmes. Le livre appuie sur une dizaine d’entretiens menés avec des gynécologues, pédopsychiatres  , juristes et sociologues comme le professeur Nelly Achour Frydmann, Docteur Joëlle Belaich-Allart, Martine Gross, Aude Mirkovic, la footballeuse Marinette Pichon ou le professeur Israël Nissand en présentant par voie altéré les arguments pros et contre par thématique.

  1. « la qualité des relations interpersonnelles au sein d’une famille est plus important pour le développement d’un enfant que la structure dans laquelle il grandit. »

Pour moi la partie la plus intéressant du livre est le chapitre VII : « Comment vont les enfants des familles homoparentales et monoparentales ? » Car il fait référence à des nombreuses études qui démontrent tous qui les enfants issues des familles homoparentales et / ou monoparentales ne vont pas moins bien que les autres familles.

 

Il existe des dizaines d’études comparant le développement des enfants élevés au sein des familles homoparentales à celui des enfants élevés au sein des familles hétéroparentales. On peut se référer aux analyses de la littérature scientifique de Benoit Schneider et Olivier Vecho. Sur le sujet des enfants nés de PMA au sein des coupes de femmes, une analyse de la littérature va paraitre prochainement. Cette dernière est revue de la littérature scientifique consacrée au développement des enfants nés de PMA dans un foyer lesbien montre que le constat général des études est en conformité avec les bilans précédents d’une quasi absence d’effet de la structure familiale sur les critères de développement tels que : les problèmes comportementaux et émotionnels, les comportements genrés, l’estime de soi et les compétences sociales. Il apparait que la structure familiale se révèle en tant que telle une variable faiblement explicative, mais on eut toutefois relever une meilleure communication.

Martine Gross page 131

Il fait également référence à l’étude de Suzanne Golombok de 1986 du Center for Family Research de l’université de Cambridge. «De nombreuses personnes pensent que plus un modèle familial dévie de la norme, plus l’impact sur l’enfant sera négatif. Cette opinion est basée sur les préjugés. »  Plus tard, elle dit « la qualité des relations interpersonnelles au sein d’une famille est plus important pour le développement d’un enfant que la structure dans laquelle il grandit. » (page 133, Suzanne Golombok)

II -  chapitre V « du médical au sociétal : la PMA doit-elle sortir du cadre du traitement de l’infertilité ? »

Cette partie démontre que parler de PMA sociétal et médical est hypocrite dans le sens que la frontière entre ces deux est très restreinte.

Je trouve qu’on est dans une hypocrisie absolue. Oui, la loi dit que l’AMP est fait pour pallier une infertilité médicale. Or, elle est contournée tout le temps légalement, par nous tous : est-ce que l’infertilité liée à l’âge est une infertilité médicale ? Pas de tout, c’est un problème sociétal. Lorsqu’une femme a attendu, ou que son compagnon l’a fait attendre jusqu’à quarante ans, cela n’empêche pas qu’on l’aide avec l’AMP. L’AMP sociétal existe déjà, il faut arrêter de se voiler a face

Joëlle-Belaich-Allart, page 100

La façon donc le docteur Ghada Hatem-Gantzer parle du désir d’enfant est vraiement touchant dans le même chapitre :

C’est sûr que de ne pas pouvoir avoir des enfants n’est pas une maladie. En même temps, cela a un impact psychologique, on peut avoir des vraies dépressions si dans son schéma de petite fille, on n’imaginait pas un avenir sans enfants. Ne pas en avoir, c’est une douleur indicible. Les femmes sont prêtes à faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle sur les genoux pour en avoir. On ne peut donc pas dire que c’est un caprice, que c’est un gadget.

docteur Ghada Hatem-Gantzer, page 102

III - Partie VI Réflexion croisé sur la filiation et la place du père : filiation basée sur les critères sociétal depuis le code civil de Napoléon

Moi ceux que j’ai adoré dans cette partie… Beh, non, j’admets que cela n’est pas le discours d’Aude Mirkovic 😊 qui parle du malheur des enfants à cause de la suppression de « père ». Mais ce dernier est plutôt un géniteur en réalité) ... 

Mais le fait, que l’auteur fait appel à nouveau grâce à son énorme connaissance et culture générale à l’histoire. Notamment elle cite le bon vieux code civil établit en 1804 par Napoléon Bonaparte. Cette dernière stipule que « La possession d’état s’établit par une réunion suffisante de faits qui indiquent le rapport de filiation et de parenté entre un individu et la famille à laquelle il prétend appartenir. Les principaux faits sont : que l’individu a toujours porter le nom du père l’a traité comme son enfant, et a pourvu, en cette qualité, à son éducation, à son entretien et à son établissement. Qu’il a été reconnu constamment pour tel dans la société. Qu’il a été reconnu pour tel par la famille ». C’est le principe du pater is est quem nuptiae demonstrant (le mari de la mère est présumé d’être le père). Donc la filiation n’a rien à avoir avec la biologie (comme prétendent les opposants de la PMA) mais est établit à la base des critères sociétaux.

Plus tard il est démonté qu’il existe une flexibilité entre les rôles maternelles et paternelles qui sont interchangeable dans un couple de femmes par example. Ensuite, le chapitre présente également le débat sur l’accès aux origines avec l’exemple d’Arthur Kermalvezen, fruit d’un PMA avec un don de sperme anonyme, qui a retrouvé son géniteur avec l’aide du test ADN sur le site 23andMe .

Arthur a d’ailleurs créé sa propre association Origines récemment qui propose la levée partielle de l’anonymat à la majorité des enfants issues de don sous un plateforme de mise en relation entre les donneurs et les enfants nées de don.

IV – La maternité célibataire est-elle présentée dans l’ouvrage ?

Quelques pages sont seulement consacrés à ce sujet pourtant essentiel. C’est le point de faiblesse peut-être de ce livre. Cela montre le manque de l’étude scientifique concernant le sujet e la monoparentalité choisie. Néanmoins, le chapitre met en avant la différence entre la monoparentalité subie (associée à des situations précaires et l’isolement) à la monoparentalité choisie par les femmes seules qui font des PMA. Il montre également l’importance de rôle de l’entourage afin de ne pas former un duo entre Maman et l’enfant.

PMA : Le grand débat – l’oeuvre de Bénédicte Flye Saint Maire

Je pense que cet ouvrage remplit un rôle essentiel dans le débat. Enfin un livre vraiement complet qui définit bien tous les termes techniques et donne l’histoire et une étendue de la situation  procréative européenne et mondiales également.

C’est une présentation vraiment complète de tous les sujets essentiels autours de la PMA, qui vous permettra de comprendre en quelques jours le teneur de débat actuel et les principaux arguements des opposants et des partisans. Le débat sur la révision de la loi bioéthique s’ouvrira à l’assemblée nationale dans la première moitié de l’année 2019.  

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