Un peu isolée

Je n’aurais jamais imaginé que le sujet de la maternité en solo reste tabou à ce point dans la société actuelle… Il est vrai que je ne reçois pas des messages avec des dizaines en ce moment et même j’ai l’impression que les personnes avec qui je suis en contact et ou que je sollicite m’oublie un peu…

D’où vient le tabou de la maternité solo ?

 « Faire un enfant toute seule » était considéré comme une honte même encore très récemment dans les pays un peu plus catholiques ou protestante (voir la Suisse). J’ai vu deux documentaires récemment. L’un des documentaires est « au nom de l’ordre et de la morale » parle de la Suisse, où les yeux bienveillants de la société ont surveillé les femmes « hors parcours traditionnels » mères célibataires, familles pauvres avec beaucoup d’enfants. Ces personnes pouvaient être emprisonnés juste pour leurs choix de vie en Suisse jusqu’aux années 80… Les enfants nées hors mariages ont été confiés à des familles d’accueils ou des foyers et certaines femmes ont été stérilisées… Dans l’Irlande catholique des faits similaires ont été rapporté jusqu’aux années 1980. Les femmes qui ont tombé enceinte sans mari et de mauvaise situation sociale ont été accueillie dans des foyers « Mother and Child ». Dans ces endroits les enfants ont été séparés des mères et ont été orientés vers l’adoption. La mortalité des enfants a été 5 fois plus élevé ici que dans les autres milieux. Les enfants / bébés décédés ont été enterrés dans les fosses en communs sans cérémonies religieux. Bref, des enfants nés hors mariages ont été considérés dans ces sociétés comme des excommuniés de la religion. Dans l’un de ces foyers, 700 bébés ont été enterrés dans une tombe commune qui n’a pas été identifié. Il y a des recherches en ce moment pour identifier cette tombe collective…

Cela montre très bien pour quel raison la maternité en solo est tabou et vue par les religions comme une acte scandaleuse qui outrepasse les alliances sacrés…

Et où est ce que nous sommes aujourd’hui ?

J’ai imaginé que nous vivons dans une société bien plus moderne/ ouverte où je vais ouvrir un dialogue sur cette question. Au moment où le sujet passe dans l’actualité nous recevons un peu d’attention publique. Mais desque cette pression politique / médiatique retombe j’ai l’impression que la situation des femmes célibataires et (les femmes tout court) passe à un nouveau dans l’oubli…

J’ai lancée il y a quelques semaines un appel pour créer un groupe de Mamasolos visible dans les médias. Notre première réunion est prévue pour le 5 décembre. Nous avons formé aussi un petit groupe pour contacter le rédacteur en Chef de Charlie Hebdo… Hélas à part les filles qui ont participé dans cette démarche, je reçois très peu de messages de la part des nouvelles personnes… Et même les filles avec qui nous avons rencontré Charlie sont très silencieuses en ce moment…

Ce soir, il y a une mobilisation à la place de la République, pour la pétition de plan d’urgence concernant les violences faites aux femmes. Demain, le 25 novembre c’est la journée mondiale de la violence faites aux femmes.

Pourquoi je me sens un peu isolée ?

Je me sens isolée, car je suis noyée dans des tâches administratives aussi pas très plaisante… Gueuler avec ma mutuelle et faire mes dossiers pour un certain procès. Des taches pas très plaisant, qui prend beaucoup de temps et de l’énergie… En attendant de commencer à préparer mon corps pour accueillir un nouvel embryon…

Je reçois peu de sollicitations, car les bons vieux préjugés courent toujours et les personnes dans ma situation ont peur et honte de prendre la parole en faveur de cette cause ? Pourquoi nous sommes toujours obligées de cacher notre désir de maternité toute seule dans notre travail et devant notre famille ?

Une cause qui est encore considérée comme trop tabou dans notre société…Je suis coincée aussi personnellement entre mes dossiers administratifs, mon livre que je devrais relire et réécrire, mon blog et tous mes autres projets concernant mon avenir. Je ne suis pas très disponible non plus en ce moment….

Bref une période de transition plutôt solitaire et plutôt difficile à gérer ou je me sens moi-même overbooké par des problèmes administratifs… Et puis je commence à comprendre petit à petit que le chemin pour changer la société, aller à l’encontre des traditions et faire parler des tabous est encore un chemin très-très longue qui demande beaucoup d’investissements et de sacrifices.