L'ARBRE SANS FRUIT Bande Annonce (Documentaire sur les Femmes Africaines - 2016)
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Une très belle rencontre, un très beau film. Aïcha Macky, la réalisatrice de ce film est une jeune femme nigérienne qui présente son premier long-métrage documentaire. Un premier film qui a gagné déjà une 40aine de prix dans les différents festivals du cinéma.
Au Niger, la femme est considérée comme « un arbre avec des branches » sur lequel son mari peut se reposer. Les enfants sont des fruits de l’arbre. La mère d’Aïcha est morte en couche pendant l’accouchement de sa fille. Aicha est marié depuis quelques années au Niger, un pays musulman ou la polygame est autorisé. Pourtant après plusieurs années du mariage, elle n’a toujours pas donné la vie. Elle voit des réactions de son entourage devenir de plus en plus hostile envers elle….
Ce film libère la parole autours d’un tabou : l’infertilité des couples en Afrique dans un pays musulman. A travers des problèmes de l’infertilité, elle pose également des questions légitimes concernant la condition et la place de la femme dans la société. Car l’infertilité est considérée comme la faute seulement de l’épouse. Au lieu des analyses médicaux les femmes sont souvent orientées vers les Marabouts & les guérisseurs traditionnels afin de réparer cette situation.
Une bonne partie des témoignages de ce film sont présentées de façon anonyme sous forme des paroles d’auditrice dans une émission de radio. Des femmes qui appellent pour annoncer qu’elles ont été maltraitées à cause de leur infertilité par leur mari. Les maris qui prennent souvent une seconde épouse quand l’enfant tarde à venir ou bien ils commencent à insulter voire maltraiter leurs femmes…
Où sommes les hommes dans cette démarche ?
L’infertilité est considérée entièrement comme la faute de la femme dans cette société. La grande qualité de ce film est d’oser parler de l’infertilité masculin : c’est le gynécologue qui aborde le sujet lors d’une consultation. Le problème c’est l’absence des hommes dans ces démarches, les examens sont faits que par des femmes…. Pourtant 30% de l’infertilité est due au genre masculin et 30% à l’ensemble de couple…
Hélas plusieurs femmes ont accepté de se témoigner avec leurs visages : entre eux une sage-femme que nous pouvons voir au début du film d’aider un accouchement … Ces témoignages dévoileront que souvent ce sont les familles qui empêchent les femmes à recourir à l’aide médicale. Plusieurs témoins voulaient faire une insémination, mais leurs familles les ont convaincues à renoncer « il faut respecter le souhait de Dieu » ….
La religion offre certains droits à des femmes : par exemple en cas d’infertilité du mari elles peuvent demander le divorce. Dans la réalité, elles sont encore loin d’être traitées au pied de l’égalité et elles ne connaissent pas leurs droits existants.
Aïcha arrive à visionner la tombe de sa mère, via un film tourné pas ces frères dans le cimetière, malgré les inquiétudes de son père (« Qu’est-ce que les gens vont penser de moi si on va filmer dans un cimetière ? »). Les femmes ne peuvent pas entrer dans le cimetière dans ce pays. Voir la tombe de sa mère, l’aidera pour comprendre l’histoire de son ascendance. Car une femme dans ce pays se définit par rapport à sa famille et ces enfants. Une femme sans enfants est un arbre sans fruit.
Comme conclusion Aïcha prend la décision d’exister en tant que « femme » au lieu d’exister seulement comme les traditions exigent comme « mère », « fille » ou « épouse »...
Nous avons vu le premier film très émouvant d’une grande cinéaste de l’avenir, Aïcha Macky. Elle a fondé sa propre société de production « Tabou production » et continue son combat pour la cause des femmes en Afrique.